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Contact Immédiat
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Bryant Johnson
Dans un monde où rien n'est jamais comme il paraît, trois familles distinctes sont attirées par une grande et terrifiante vérité. Après avoir remporté la Loterie de l'État du New Hampshire, Brent Brooks s'offre une nouvelle antenne parabolique et découvre une chaîne dédiée aux événements étranges. A des centaines de kilomètres de là, en Virginie, le journaliste Marc Dazet tombe sur l'histoire du dernier gagnant de la Loterie et se lance à la recherche de M. Brooks pour faire un article intéressant.
Loin du regard vigilant des médias, les Johnson, une famille de militaires relativement normale, sont appelés à servir leur pays sur une base militaire éloignée. Les ordres ? Pas clairs. Cependant, leur déménagement a des implications futures qui vont changer à jamais le cours de l'histoire. Avec le temps, leurs vies et celles de leurs familles sont déstabilisées, et la vérité est révélée. Une chose est sûre,
« NOUS NE SOMMES PAS SEULS DANS L'UNIVERS ! »


Bryant Johnson
Contact immédiat
© 2021 - Bryant Johnson
Traduit par Marie Anne Jacquet

1 Chapitre 1
C’est l’automne 2017, à Hampton Roads, en Virginie, Marc Dazet est journaliste, et il travaille pour le journal Virginia Pilot, basé à Norfolk, en Virginie. Marc a 32 ans et il est marié depuis trois ans à Sundara. Ils ont une belle fille ensemble, Laura.
Cela fait sept ans que Marc y travaille en tant que journaliste. Il a commencé à la circulation, et il a travaillé, de manière à parvenir à quelque chose qu'il avait toujours eu envie de faire.
Dire la vérité sur la vie dans la communauté et à l'étranger, a toujours été, en effet un des objectifs de Marc. Il lit les journaux d’autres Etats, de manière à rester informé, comme le New York Times, et le Chicago Tribune. Quel que soit le journal qui fait la une, Marc le lit. Il a pour habitude, tous les jeudis, de choisir un journal d'une autre région, au hasard.
Jeudi, Marc a choisi un journal au hasard dans le but d’en découvrir les histoires ainsi que les techniques d'autres reporters. Aujourd'hui, il a choisi un journal basé dans le New Hampshire, qui s’intitule The Laconia Daily Sun. Dans le bureau de Norfolk, il y a une pièce où les reporters peuvent choisir des journaux pour voir ce que fait la concurrence et découvrir des événements dignes d’intérêt dans tous les États.
Alors que Marc parcourait le journal du New Hampshire, le titre en gras sur la première page retint son attention :
UN HOMME ORIGINAIRE DE SEABROOK, NH, REMPORTE
LA SOMME DE 429,6 MILLIONS À LA LOTERIE POWERBALL
Marc sut automatiquement que cela pourrait faire une bonne histoire. C'était tellement bien, qu’il se prit à rêver un instant, comme s'il avait lui-même remporté la cagnotte. Il commença à imaginer ce qu'il ferait avec tout cet argent. Il était toujours en train de rêvasser lorsque sa curiosité de journaliste le ramena à la réalité. Aussi, il poursuivit sa lecture.
L'histoire disait que c’était le plus gros gagnant de l'État du New Hampshire. Sur l’image, toute la ville de Seabrook semblait être présente à l’arrière-plan de la photo. Dans l'histoire, on lui demandait ce qu'il allait faire avec l'argent. Et il disait qu'il prévoyait de l’utiliser pour assurer un avenir confortable aux générations à venir de sa famille. Il y avait autre chose à lire, mais Marc s’arrêta, en pensant, « J'aimerais bien le rencontrer et faire un article à son sujet pour notre journal ici en Virginie… qui fait ce genre de chose… ». Marc replia le journal entre ses mains, et il sortit.
Alors qu’il se dirigeait vers le bureau de sa rédactrice en chef, il reçut un message de sa femme :
Sundara : « Bonjour chéri, comment va mon journaliste ? »
Marc : « Ça va, les cookies que tu m’as préparés étaient bons, je les ai mangés au déjeuner. »
Sundara : « Vous savez que j'aime cuisiner pour vous, Dazet. »
Marc : « J'aurai quelque chose à te dire, plus tard. »
Sundara : « DIS-LE MOI MAINTENANT. »
Marc : « Je ne peux pas, maintenant, mais tu sais que je te le dirai quand je rentrerai à la maison. »
Sundara : « D'accord, tu as intérêt à me le dire plus tard, sinon PAS de cookies, mdr. »
Marc replaça le Samsung 6 dans son étui tout en poursuivant son chemin, le journal à la main. Tout en avançant, il se remit à penser à cette histoire qui avait eu lieu dans le New Hampshire. Il se demandait comment il allait pouvoir dire à la rédactrice en chef qu’il voulait faire un reportage sur le gagnant. Marc s'arrêta, puis il marcha plus lentement, pour se rendre à son bureau. En regardant vers le haut de la porte en bois vitrée il vit le nom, « Directrice de la rédaction, Amelia Williams ». Il frappa à la porte, et ce n’est qu’après avoir entendu, « Entrez », qu’il pénétra dans le bureau.
« Bonjour Amelia, comment allez-vous aujourd’hui ? Comment va le monde de l’actualité ? »
« Eh bien, cela ira mieux lorsque l’on racontera des nouvelles plus solides. »
« Écoutez, voici ce que je pensais. Je vais être en vacances cet automne, et j’aimerais faire un reportage dans le New Hampshire. »
Elle se dirigea vers la fenêtre, et tout en regardant la circulation en dessous, elle se mit à soupirer : « Où cela, dans le New Hampshire ? »
J'enlevai mes lunettes, les déposai sur la table pour réfléchir à la façon de lui faire accepter cette histoire.
« C’est un endroit qui s'appelle Seabrook. »
« Hmmm, de quoi s’agit-il ? »
« Eh bien, il y a un type qui y a remporté la cagnotte du Powerball », dit Marc en remettant ses lunettes, tout excité.
Amelia s'arrêta, faisant signe de ne prêter aucun intérêt à l'histoire. Elle tourna le dos à la fenêtre, s’assit sur son fauteuil, et dit : « Et...?»
Marc, en parlant avec les mains, lui répondit : « Eh bien, l'histoire, ce n'est pas le fait qu'il a gagné, c'est ce qu'il va faire avec son gain. Il veut pouvoir en faire profiter les générations à venir de sa famille », s’arrêta-t-il, en serrant les doigts.
« J'ai pensé à cela… que ce serait une bonne histoire. J'ai pensé que je vous poserais d'abord la question. Vous pouvez y réfléchir, et m’appeler si je peux faire le reportage », dit Marc.
Amelia se leva de sa chaise, plaça la main sur son menton, en ayant l’air de réfléchir. Marc se mit alors en « mode panique », bien connu par les reporters, en attendant sa réponse.
Les cinq minutes qu'il lui fallut pour y réfléchir lui semblèrent durer une demi-heure.
« D'accord, je vous appellerai demain matin. Rentrez chez vous, je vous appelle pour vous dire ce qu'il faut faire. »
Marc lui serra la main et sans dire un mot, sortit lentement du bureau. Il commença à rassembler certaines choses sur son bureau. Et il fit une copie de l'histoire du journal de Seabrook. En se rendant directement au parc de stationnement, ses pensées rebondissaient sur l'histoire, et il lui fallut un certain temps pour ouvrir la portière de sa Jeep Cherokee.
Il fit un virage à gauche sur Brambleton Avenue, dans Norfolk, VA. Cette région est divisée en sept villes. Marc travaillait dans une ville de la région, et il vivait dans une autre ville nommée Virginia Beach. Dans un appartement avec vue sur l'océan, avec sa femme et sa fille. Il lui fallait vingt minutes, en voiture, depuis son travail jusqu’à son domicile, le long de l'océan. Marc avait toujours été émerveillé par les paysages de Hampton Roads. Il avait un surnom pour les gens qui vivent dans cette partie de la Virginie. Il les appelait souvent « Les gens de l’eau ». Pour Marc, ils étaient uniques, tout comme le sont les caractéristiques de l'eau de mer, des dauphins aux baleines, à l'espadon, et même aux requins. C'était dans cette communauté que vivait et travaillait Marc, Hampton Roads.
Quand Marc arriva à la maison, il déverrouilla la porte d’entrée, et fut accueilli par sa femme, Sundara.
« Salut chéri, contente que tu sois rentré à la maison, » dit-elle, lui tapant dans la main et le tapant du coude.
Un mélange de Sundara et de Marc, reflétant leur personnalité réciproque, transparaissait dans l’appartement, où l’on pouvait voir des filets de poisson, des coquillages,
Des antiquités, et du mobilier « tendance ». Il y avait une photo de Sundara, qui semblait provenir de l'espace; elle faisait penser à des étoiles au-dessus d’une île, et la légende en dessous disait, Galaxie d’Andromède.
La fille de Marc, Laura, était en train de faire ses devoirs. Comme il se dirigeait vers sa chambre, elle se leva, mit les bras en l’air, et courut pour le prendre dans ses bras.
« Bonjour papa, comment vas-tu ? »
« Ça va, chérie. Comment s’est passé ta journée ? »
« Bien. J’'étais en train de faire mes devoirs et de regarder la télévision. »
« Très bien. »
Elle attendit l'approbation de Marc, son père. Il leva un doigt, tel un fou de la paix, pour lui faire comprendre qu'il allait revenir parler avec elle de sa journée.
Elle comprit tout de suite que celle-ci allait faire l’objet de nouvelles discussions.
« Il faut que je parle avec ta maman, je reviens Laura, promis. » Elle sourit, en le pointant du doigt.
Marc déposa la sacoche de son ordinateur portable, enleva ses chaussures, et s'assit sur sa chaise, près de Sundara. Sa femme lui sourit, et la température de la pièce changea en une demi-seconde. Il la regarda, et il sourit.
« C'est bon d'être à la maison. Il t’en reste, des cookies comme ceux que j'ai mangés au travail ? »
« Oui, il m’en reste, mais d’abord, il faut que tu me dises ce que tu voulais me dire quand tu étais au travail, si tu veux d'autres cookies. »
« Eh bien, tu sais, aujourd'hui c’est jeudi ? »
« Oui, et . . .? »
« Eh bien, au bureau, tous les jeudis, je lis un journal d'un autre endroit des États-Unis, et je le choisis au hasard. »
Marc expliquait son histoire et en même temps, il ne parvenait pas à cacher son excitation.
« En première page, je suis tombé sur un article qui parlait d’un homme qui a remporté la Loterie dans une ville qui s'appelle Seabrook, dans le New Hampshire. »
Sundara s’emballa en écoutant l'histoire, au point de crier son nom à deux reprises.
« Marc, Marc ! …Qu'est-ce que c’est, une loterie? »
Marc en avait soudain oublié à qui il s’adressait. Il sortit un morceau de papier, et le déchira en petits morceaux, qu’il plaça dans un récipient. Il lui expliqua qu’il y a un tirage au sort dans chaque état. Que le système permet de collecter de l'argent pour des organisations caritatives et d'autres projets locaux, tels que la scolarisation ou les routes.
Alors que Marc continuait ses explications, Sundara demanda : « Comment faut-il faire pour gagner ? »
Il n'arrivait pas à croire qu'il était en train d’essayer d'expliquer le fonctionnement de la loterie à sa femme.
« Cinq numéros sont tirés sur un groupe de 75 numéros, et un numéro est tiré sur un nombre de 15.
« Un joueur qui achète les billets, doit obtenir les six chiffres qui correspondent pour pouvoir remporter le jackpot que nous connaissons sous le nom de Loterie. »
Marc montra à nouveau les journaux.
« Ce seau de papiers sur notre table, équivaut à leurs gains. »
« Je comprends, maintenant, raconte-moi ce qui s'est passé aujourd'hui au journal. »
« D'accord, eh bien aujourd'hui, j’ai donc choisi au hasard, comme tous les jeudis, le journal de cette petite ville de bord de mer qui s’appelle Seabrook, New Hampshire, et j’ai lu en première page, qu’un homme y avait remporté la Loterie. »
« Ah bon ?!? » dit-elle, en désignant la pile de papiers.
C'était presque comme s'ils avaient gagné eux-mêmes, au fur et à mesure qu’il expliquait ce qui s'était passé à son travail.
« Ce qui a attiré mon attention, c'est que l'homme veut faire profiter de son argent aux générations futures de sa famille, afin qu'ils puissent vivre confortablement. J’ai envie d’en savoir plus sur cette histoire, et j'ai pensé, que comme nous avons des congés bientôt, nous pourrions peut-être aller dans le New Hampshire ? Pourquoi pas ? On pourrait y aller pour se détendre, et je pourrais obtenir un entretien avec lui. »
Sundara s'arrêta un moment, puis elle dit : « Et si tu y allais quelques jours tout seul ? Ensuite, quand tu reviens, nous pouvons passer le reste de nos vacances à faire du camping près du lac ? »
« Hmm, ça me semble bien ...Il faut que j’attende la réponse d’Amelia, pour voir si elle valide le voyage et le reportage. Elle m’a dit qu’elle me rappellerait dans la matinée. »
Ma femme me regarda environ cinq minutes, puis elle demanda :
« Combien a-t-il gagné ? »
Marc se retourna en désignant le seau et dit : « 429,6 millions. »
Sundara bondit de sa chaise et se mit à applaudir comme pour l’encourager. Alors qu’elle s’exclamait, Laura arriva dans le salon, se demandant s’il y avait un problème. Marc sourit, et lui répondit que tout allait bien.
« Maintenant puis-je avoir encore des cookies, Sundara ? »
« Oui, il en reste cinq. Gardes-en un pour Laura, mon mari. »
« Je vais faire de mon mieux. Je ne veux pas mettre en péril l'approvisionnement familial en pépites de chocolat. »
Le lendemain matin, à 9 h 30, Marc entendit la sonnerie du téléphone sur la table de nuit.
À la troisième sonnerie, il se dit en lui-même, « J'espère que c'est l'appel que j’attends. »
Marc entendit la voix d’Amelia au moment où il décrochait : « Bonjour Marc, comment ça va, ce matin ?
À moitié endormi, il répondit : « Je ne saurai pas comment ça va, tant que je n’aurai pas entendu ce que vous avez à me dire à propos de cette histoire, Amelia. »
« C'est juste, Marc, » il y eut comme un silence au téléphone, et Marc pensa que la réponse allait être négative.
Puis la voix d'Amelia se fit entendre : « D’accord, Marc. Vous avez trois jours pour faire le reportage. Je vais réserver un billet d'avion depuis l’aéroport de Norfolk et une voiture de location, pour vous rendre à Seabrook, dans le New Hampshire. Je vous revois à votre retour avec une bonne histoire. »
« Merci, Amelia. Maintenant, ça va être une bonne journée ! »
Il entendit au loin « Au revoir, Marc. »
« Au revoir, ma Directrice ».
À la fin de l'appel, Marc regarda le téléphone, incrédule.
Sundara se réveilla, d’un coup, et lui demanda si tout allait bien.
« Oui, ça va bien maintenant. Je peux me rendre dans le New Hampshire. »
« Bien. »
Marc se leva alors pour préparer son voyage, prévu cet après-midi-là.

1 Chapitre 2
Quelques heures plus tard, j'embrassai ma femme et ma fille, et leur dis que je serais de retour dans quelques jours. Je fis en sorte de bien préciser qu’il allait nous rester des jours de vacances ensemble, en famille.
Je sautai dans ma Jeep, et me mis en route pour l’aéroport de Norfolk. Prendre l’avion depuis cet endroit-là m’était familier, en raison d’autres reportages que j'avais eu la chance que l’on m’attribue pour le journal. Je connaissais bien la routine. Chaque fois qu'il y avait une occasion de prendre l'avion, c’était toujours une nouvelle expérience, à l’exception du détecteur de métaux.
Enlever ses chaussures, placer ses affaires dans le conteneur en plastique, et entendre à chaque fois les mêmes mots… « Avancez, s’il vous plait ». En regardant les billets, je me disais que le temps de vol était correct, environ une heure et 20 minutes avant d’atterrir à l’aéroport international de Portsmouth dans le New Hampshire. Seabrook était à environ 12 kilomètres de l'aéroport. Le temps passe vite sur un trajet court.
Alors que je débarquais, je remarquai, déjà, deux choses différentes de la Virginie. L’un des accents que j'entendais, et que l’on nomme l’accent de la Nouvelle-Angleterre. « Pas de « R » dans la plupart de leurs discours. « Et je sais que lorsqu’ils vont m’entendre parler, moi, ils vont dire que j'ai un accent. »
Je ne parlais pas beaucoup, j'étais toute ouïe, j’écoutais les accents des gens pendant qu’ils marchaient, et je comprenais tout, tout en découvrant l'accent de Nouvelle-Angleterre du New Hampshire. La deuxième chose que je remarquai, c’était le temps, il faisait un peu plus froid qu’en Virginie. Je me dirigeai vers la zone de location de voitures Hertz, leur remis les détails de ma réservation, et ils m'indiquèrent qu'une voiture m'était réservée, juste à l'extérieur. Je me demandais quel genre de voiture Amelia m'avait réservé. J'aimais bien quand elle choisissait les voitures de location, alors je savais qu'il ne fallait pas exagérer avec les prix en choisissant les modèles, et que c’était elle, la chef.
Elle m'avait loué une Chevrolet Malibu 2017. J'étais heureux de son choix, il y avait de la place à l’intérieur. J'appelai ma femme pour lui dire que j'étais bien arrivé dans le New Hampshire : « Salut chérie, ça va ? Je suis arrivé. »
« Je vois », dit Sundara. Je peux dire que ma femme était à la fois heureuse que tout se soit bien passé, et triste que je sois loin d'elle et de ma fille.
Je parlais plus fort que d'habitude, dans le hall de l'aéroport.
« Laura a-t-elle mangé le reste de cookies que je lui ai laissés ? »
Derrière, j'entendis une voix qui criait, « Oui » Je souris dans le téléphone.
« D'accord, juste pour être sûr, je vous dirai quand je serai…gardez votre téléphone à proximité, s’il vous plait ». Et je lui dis aussi « J'aurais bien voulu que tu sois là avec moi, à cause du temps, il fait froid ici. » Je l’entendis rire, à l’autre bout du fil, en Virginie.
Dès la fin de l'appel, je revins mentalement dans le New Hampshire. Comme si je sortais d'une cabine téléphonique à la Clark Kent. Je débutai mon trajet en voiture depuis l'aéroport en direction de Seabrook, à une allure de 90 km/h.
Le paysage était agréable. Je n'avais même pas envie d’allumer la radio. C'était tellement beau à voir, à cette époque de l’année. L'automne, les feuilles multicolores sur le sol et sur les arbres, une véritable sensation de plein air...
Un plaisir pour les yeux. Et l'odeur de l’air frais… « Je comprends pourquoi beaucoup de gens veulent s’installer par ici »…
Il me fallut très peu de temps pour arriver dans la petite ville océanique de Seabrook. Je tombai sur un panneau « Bienvenue à Seabrook Beach, New Hampshire. »
Je séjournais dans un hôtel près de la mer, le Holiday Inn Express Hotel & Suites, qui se trouvait au 11 Rocks Road. À mon arrivée, je vis le journal dans le hall d’entrée, The Laconia Daily Sun que j'avais lu au Pilot, sur le comptoir.
Cette fois, sur la page d'accueil, figurait un nouvel article à propos des résidents qui auront la possibilité de devenir membres de la chambre des représentants de l'état. Je ne vis pas d’autres allusions, ni d'autres articles dans le journal à propos du gagnant de la Loterie. On avait l’impression que la personne qui avait gagné, avait disparu des pensées de la communauté.
Je savais que ce n’était pas vrai.
Pendant que je me trouvais dans la chambre d'hôtel, je me disais, « Je vais relire l'article pour essayer de trouver plus d’indices. » Je sortis le journal local de ma valise, et je pensai que je n'avais pas saisi le nom de la personne, ici, dans le New Hampshire. Je regardai à nouveau en me concentrant. Au-dessous de la photo, je vis le nom indiqué, Brent Brooks. J'écrivis le nom sur mon bloc-notes. J'avais déjà d’autres éléments pour mes recherches sur mon téléphone et sur mon ordinateur portable.
J’observais l’intérieur de la chambre, avec toutes ses commodités…elle semblait vous étreindre avec tout son confort. Pendant que je recherchais le gagnant de la Loterie, j'avais des morceaux de papier partout. J’avais une façon de m’organiser dans mon travail un peu dingue, et qui n’avait de sens que pour moi. « Cette chambre n'aura pas la même allure quand je vais m’en aller. »
Je me mis à penser qu'il était temps de rechercher son nom complet sur Google avant toute chose. Je tapai « Brent Brooks, Seabrook, New Hampshire » dans la barre de recherche, et j'attendis les résultats des moteurs de recherche.
Cela disait « Coastal Beach Watershed », que j'écrivis sur mon bloc-notes, puis je lus « American Motocyclist ». Enfin, un autre résultat affichait « The Greenpeace Chronicles ».
Je notai tout cela. Je pensai ensuite, « Il faut que je regarde à nouveau l'image de la Loterie ».
Et je parcourus celle-ci des yeux, tel un faucon à la recherche de nourriture depuis les airs.
Mes yeux s’illuminèrent, je venais de trouver mon premier indice. Je sortis ma loupe de ma valise, tel Sherlock Holmes. Et là, sur la chemise, un logo. Beaucoup de personnes sur la photo portaient ce genre de chemise. Brent n’en portait pas, mais il y avait environ cinq personnes qui en portaient une du même genre. Je me dis aussi que j'avais vu un magasin Lowe’s, ici, à Seabrook. Alors dans Google, je tapai « Lowe's Hardware Store, Seabrook, NH », et le résultat de la recherche apparut. Comme illuminé par des lampes fluorescentes.
LOWE'S OF SEABROOK, NH - Magasin #1979. Je fis alors une pause.
L'adresse disait « 417 Lafayette Rd., Seabrook, NH, » et il y avait aussi un numéro de téléphone. J'arrêtai un moment, puis je vérifiai l'heure sur ma montre, pour voir si c'était le bon moment pour téléphoner. Il était 15 heures EST, alors je décidai d'appeler le 603-760-4019. Le téléphone se mit à sonner, et une voix de femme répondit, « Seabrook Lowe's, puis-je vous aider ? »
Après avoir pris une pause, je dis : « Bonjour, je m’appelle Marc, j'appelle pour savoir si vous connaissez un certain Brent Brooks ? » Elle s'arrêta presque, pour crier, « Oui ». Puis elle parla plus calmement, « Il ne travaille plus ici. » Dès que j'entendis le mot « plus », mon intuition se mit alors en route.
« D’accord, merci beaucoup. » Dans la chambre, cela commençait vraiment à ressembler à mon bureau de Norfolk, en Virginie, les papiers éparpillés sur par terre et sur le lit, remplis d’indices sur Seabrook. Mes pensées se mirent à tourbillonner dans ma tête. « Qui que ce soit, qui remporte une Loterie, ces gens-là ne retournent pas au travail. Ils ont de nouveaux projets de vie. »
Je me mis à sa place, « Est-ce que je retournerais au journal, si je gagnais à la Loterie ? » La réponse me vint à l’esprit au bout de deux minutes environ. « Non, j’y retournerais, mais j'aiderais le journal avec les reportages. Un peu comme un justicier. J'aurais un surnom, et tout. »
Revenons à l'affaire en cours. . . Je devais me rendre chez Lowe’s, pour parler avec certains des employés. Quelqu'un pourrait peut-être m'aider à obtenir quelques informations pour que je puisse trouver Brent, « le gagnant de la Loterie du New Hampshire ».
J'avais faim. Je voulais manger quelque chose. Je demandai à la réceptionniste si elle connaissait une bonne adresse dans les environs. Selon elle, il y avait un Wendy's pas trop loin. Je la remerciai.
Je me rendis au Wendy's, et je revins ensuite à l'hôtel, pour me détendre un peu. J'avais décidé de commencer mes recherches dès le lendemain matin.
Plus tard ce soir-là, j'entendis sonner le téléphone dans la chambre. Je me disais, « Qui est au courant que je suis là, à part ma rédactrice en chef et ma femme. » Au bout de la troisième sonnerie, je me décidai à décrocher. Il n’y avait que le silence au bout du fil. Je continuais à dire « Bonjour ». Personne ne répondait. J'attendis quelques secondes, au cas où quelqu'un se mettrait à parler, mais c’était toujours le vide au bout du fil. Je raccrochai, et me mis à paniquer immédiatement, en pensant qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. Je me dis alors « Je vais appeler à la maison. Le téléphone sonna, puis j’entends la voix de ma femme « Chéri, est-ce que ça va ? »
« Tu viens de m'appeler ? » Sundara me répondit que non, elle ne m'avait pas appelé.
« C’est bizarre, Marc. Quelqu'un sait que tu es là, ou alors c'est quelqu’un qui s’est trompé. »
Marc répondit : « Je me suis inquiété, c’est pour cela que j’ai appelé. »
« Tout va bien, chéri », fit remarquer Sundara.
« Comment va notre fille, chérie ? » « Elle va bien, Marc. »
« D'accord ». Je parlais lentement. « J'aimerais que tu sois là, Sundara. Tu aimerais le temps qu’il fait ici, c'est un peu comme en Virginie, d'une certaine manière. »
Je décidai de dire à Sundara où j'allais me rendre le lendemain, de manière à ce qu’elle sache où je me trouvais.
« Je dois aller au Lowe’s Department store pour en savoir plus sur le gagnant de la Loterie. J’ai découvert qu’il s'appelait « réellement » Brent Brooks… Je ne suis pas certain qu’on me dira quoi que ce soit, quand j'y serai. Mais il faut que j’essaye… »
« D’accord Marc, va chercher ce qu’il faut. Nous attendrons que tu rentres à la maison.
Je t’aime, mon mari, on se reparle demain. »
« D'accord, Madame Dazet. »

1 Chapitre 3
Mon alarme me réveilla à 8 h du matin … Je mis sur répétition, mais je finis par décider de me lever immédiatement, lorsque la raison pour laquelle j’étais ici me revint à l’esprit. Je commençai à me préparer, et décidai de prendre un petit déjeuner continental dans l'hôtel. J'étais habillé de façon très décontractée, pour pouvoir me fondre dans le décor de Lowe’s.
Alors que je traversais l'entrée où l’on servait le petit déjeuner, je m’arrêtai au milieu de la pièce pour manifester à voix haute mon émerveillement !
Il y avait de tout sur la table du petit déjeuner. J'aurais voulu avoir plus de temps, pour manger tout ce qu'ils y avaient mis. Il y avait du pain tranché, du beurre avec du miel et de la confiture, du fromage, des croissants, des pâtisseries, des petits pains, du jus de fruits et diverses boissons chaudes. Tout ce que je voulais, c'était un café chaud, avec deux croissants, du beurre et de la confiture. J'avais envie de prendre une photo, et de l’envoyer à ma femme, mais je pensai que les gens me trouveraient l’air bizarre, en train de prendre une photo du Mega Universal Breakfast.
Après avoir pris le petit déjeuner, je me rendis à l'extérieur, à l’endroit où était garée ma voiture de location. Heureusement, la voiture avait un bon système GPS. J’indiquai « 417 Lafayette Rd., Seabrook, NH. » En regardant l’écran de plus près, je remarquai qu’il existait un autre Seabrook, au Texas. Je fis attention à bien choisir celui du New Hampshire. Une voix de femme se mit à dire « SOUHAITEZ-VOUS COMMENCER LA CONDUITE ?», puis « VEUILLEZ EMPRUNTER L'ITINÉRAIRE EN SURBRILLANCE. »
C'était à 24 km de l'hôtel... Alors, je suivis la route que le GPS allait m’indiquer.
J’arrivai sur le parking aux alentours de dix heures du matin, il n’y avait pas beaucoup de voitures...ce qui me convenait bien. Je me disais qu’il n’y aurait peut-être pas trop de monde dans le magasin, et que cela me donnerait peut-être l'occasion de parler à Brent Brook plutôt qu’il soit occupé...Tout en marchant, je tombai sur une photo en carton grandeur nature de Jimmie Johnson #48. Je suis un fan de NASCAR, mais je n’en ai jamais parlé à personne, en dehors de ma famille. Je suis allé à ma première course à Richmond, VA. Lorsqu’on voit arriver les pilotes de course près de la piste, en hélicoptère, et que l’on voit les autres s’amuser ensemble autour d’un barbecue avant la course, on peut ressentir l'excitation ambiante. Ça a été fini pour moi, je suis devenu accro à NASCAR.
J’entrai chez Lowe’s, et quelqu’un m'accueillit en me faisant signe : « Bonjour, Bienvenue au magasin Lowe's de Seabrook. »
Je répondis « Bonjour », en levant les pouces. « C’est vraiment immense !! Par rapport à ça, les autres magasins ressemblent à un terrain de football en salle. »
J'avançai, et vis les employés, habillés en bleu foncé, qui déambulaient.
Par où devais-je commencer ? Je reçus un message d'Amelia, notre directrice de la rédaction, pendant que je me trouvais au milieu du magasin, et je répondis : « Sur le reportage, on se parle plus tard. »
Je pensais « Dans quel service de Lowe's Brent Brooks pourrait-il bien travailler ? » Je parcourus les allées. Électricité, appareils et décoration, je me disais... « Hmm, je vais d'abord aller dans le rayon peinture. » Il y a toujours beaucoup de gens qui posent des questions sur la peinture, et les couleurs.
En arrivant au service peinture, je rencontrai un employé qui s'appelait Richie. En approchant, je continuais à regarder les nouveaux styles de peintures sur les étagères. Je me tournai vers Richie : « Bonjour ! »
« Bonjour, bienvenue au service peinture de chez Lowe’s. »
« Merci. J’ai une petite question. »
« Je vous en prie. »
« Connaissez-vous quelqu’un qui s'appelle Brent ? »
« Oui, je le connais. Il était dans le service des fournitures en bâtiment, mais il ne travaille plus ici. »
Je dis alors à voix basse, « Oui ». Les indices avaient fonctionné…
Richie demanda : « Avez-vous une autre question ? »
Puis il cessa de parler d’un coup. Comme s'il venait de se mettre en mode protection.
« Merci. Au fait, quelle est la meilleure qualité de peinture, sur le marché, aujourd’hui ? »
Il répondit : « Il y en a beaucoup. Celle qui me vient à l'esprit, c’est la peinture Behr Interior & Exterior. »
Je le remerciai encore une fois, et me dirigeai rapidement vers la sortie du département peinture, en direction de la section des fournitures de bâtiment. Je me demandais pourquoi Richie s'était tu, lorsque j'avais commencé à me renseigner sur Brent Brooks. Quelque chose me paraissait bizarre. Après tout, c’était juste un ex-employé, qui avait remporté le gros lot. On aurait pu penser que ses collègues seraient ravis pour lui. Qui sait…?
Je fus rapidement sur place, où se trouvait une grande quantité d'articles en bois et en béton. Je remarquai alors quelqu’un qui se déplaçait dans la zone.
Je m’approchai de lui, il se retourna et dit :
« Puis-je vous aider, Monsieur ? »
Il y avait une autre étiquette avec le nom de Lowe’s. Cette fois, il était indiqué « Jack ».
Je lui expliquai que j’arrivais du département peinture, où son collègue Richie m’avait dit que Brent avait travaillé dans ce département. « Oui, c’est le cas. On m’a mis ici il y a deux jours, normalement, je travaille au secteur plomberie, maintenant je suis ici », dit-il.
Je lui demandai s'il savait où je pouvais le trouver. Il me répondit qu’il ne savait pas grand-chose. Il avait entendu les autres en parler, et dire qu’il aimait beaucoup se rendre à la pêche avec son fils, sur la jetée de Hampton State, tout près du Seabrook Bridge.
Je remerciai Jack, il hocha la tête en arrière, « Désolé de ne pas avoir pu vous aider davantage. »
« Pas de soucis », répondis-je, et je lui souhaitai une bonne journée.
Ma deuxième piste apparut alors. Je me disais que j’allais avoir besoin d'un chapeau de pêche.
Aussi, je mis à la recherche d’un chapeau, pour pouvoir m'équiper comme si j'étais un pêcheur.
Je m’aperçus en regardant ma montre, qu’il était seulement 10 h 45, et que je pourrais donc avoir une chance de les trouver sur la jetée.
Mes pas se transformèrent en marche rapide à travers les bâtiments de Lowe's. Une fois dehors, je me mis à faire un sprint. Je montai rapidement dans la voiture, et m’assurai d’avoir noté la bonne adresse sur le GPS depuis mon téléphone.
Le GPS indiquait State Pier Lobster Pound 1 Ocean Blvd…27 km, alors j'appuyai sur le bouton. Sans prendre de risque, pendant que j'étais au volant, je sortis le journal sur lequel il y avait une photo de Brent le jour où il avait remporté la Loterie. Je me concentrais sur la photo afin de bien la mémoriser. Je crois que je conduisais à la vitesse limite. Il me fallut 25 minutes pour arriver sur place. Je mis le chapeau du rayon peinture, je sortis ma chemise du pantalon, mis un peu de sable dans mes mains, et j’étais prêt à y aller, saisissant le journal pour l’emporter avec moi.
Alors que je descendais le long de la jetée, je remarquai la façon dont s’agençaient les choses autour de moi. J’étais déjà allé sur de nombreuses jetées. Nous en avons une ou deux à Virginia Beach. Je marchais lentement, un peu comme si j'étais perdu, mais droit, à la recherche de la même image que sur le journal. Je regardais à gauche et à droite, tandis que d’autres lançaient leur hameçon dans l'océan Atlantique.
En observant les environs, je vis trois personnes au loin, presque au bout de la jetée, habillés avec des vêtements de pêche, assis sur un banc au milieu de la jetée. Je me dis que j’allais peut-être tomber sur Brent Brooks et son fils. Tout comme Jack l'avait mentionné chez Lowe's. Je me disais que l'homme que je voyais vêtu d'une veste de sport noire, avait tout l’air d’un garde du corps. C’était sans doute le garde du corps de Brent. Cela me paraissait tout à fait logique.
Je décidai de m’avancer jusqu'à l'homme vêtu de noir, et de me présenter. « Bonjour ».
Il se leva rapidement, en se mettant en position d'alerte, alors que je répétais, « Bonjour, je m’appelle Marc Dazet. Je travaille pour le journal Virginia Pilot à Norfolk, en Virginie. » Je lui montrai mon badge du journal; il le prit entre les mains, le regarda… puis il dit « Attendez ici. » J’obtempérai, pendant qu’il prenait mon badge et s’avançait vers Brent et son fils. Je n’entendais pas ce qu’ils disaient, mais il lui remit mon badge. Puis Brent et le garde du corps s’avancèrent jusqu'à moi. « Je m’appelle Brent, je peux vous aider ? »
Je fis une pause, puis je commençai mon histoire. Je lui expliquai que j'avais pris l'avion depuis la Virginie, parce que j’espérais l'interviewer au sujet du fait qu’il avait remporté le gros lot à la Loterie, et qu’il avait dit vouloir donner. Il m’arrêta, regarda tout autour pour voir si quelqu’un pouvait observer. Brent dit ensuite : « Je ne peux pas parler ici, en plein air. Pouvons-nous nous retrouver chez moi, demain matin ? » Je lui dis que mon vol repartait à 18 h le lendemain soir.
Brent me remit alors un bout de papier, « Très bien, dans ce cas 10 h 30 demain matin ? » « Bien sûr. » Je sortis un bloc-notes et un stylo, que je remis à son garde du corps afin qu’il inscrive l'adresse.
Le garde du corps remit le bloc-notes à Brent, qui nota l’adresse.
Brent me rendit le bloc-notes comme s'il me faisait un tant soit peu confiance, et il dit :
« On se reparle demain matin ». Pendant ce temps, son fils, qui était à l'arrière-plan, continuait à pêcher.
Je pris le papier et lui serrai la main. « Merci ». Et je lus, « 32 Hudson Street, Seabrook, New Hampshire ».
Le garde du corps observait chacun de mes gestes, son attitude laissait clairement transparaitre le message « Essaie seulement de faire quelque chose à Brent. » Je fis en sorte que ma poignée de main soit preste et ferme. Et je partis rapidement, pour être sûr que personne n'allait changer d'avis.
Je montai dans ma voiture et rentrai à l’hôtel avec un sourire, et reconnaissant pour tout le travail et la chance que j’avais de mon côté en ce moment.
De retour dans la chambre d'hôtel, la première chose que je fis, ce fut d’appeler mon bureau pour parler avec Amelia. Je lui dis que j'avais une entrevue le lendemain matin. Elle était très contente. « C'est génial. Assurez-vous d'avoir l'article prêt demain soir en prenant l'avion. » Je promis que ce serait le cas et je raccrochai …Et je m’arrêtai dans la chambre en pensant – quelle journée !
C’était le matin, maintenant, et je commençais à me préparer. Je descendis prendre le petit déjeuner au buffet. Je ne pouvais pas me contenter de passer simplement en regardant l’environnement du petit déjeuner, lequel aurait pu figurer dans « Ripley's Believe It or Not ». Je pris mes deux croissants habituels, avec les papiers et un café, et me dirigeai vers la Chevrolet Malibu. Tout en me dirigeant vers la voiture, j'appelai ma femme pour vérifier.
J’entendis la sonnerie, puis la voix que je connaissais trop bien, « Bonjour, Sundara ! »
Sa voix semblait heureuse au téléphone, « Bonjour, chéri. »
« Je reviens ce soir en Virginie. Comment ça va à la maison ? »
« Ça va, ta fille est très agitée. C’est la fille de son père, c’est sûr, c’est dans les gènes, Marc, tu sais. »
Marc fit une pause avant de prononcer sa prochaine phrase. « Je sais. Chaque fois que je pars en voyage pour le journal, elle peut être comme ça. Je quitte rarement l'État de Virginie pour un reportage. Mais quand j'ai vu cette histoire, je me suis dit que je ne pouvais pas rater l’occasion d’écrire à ce sujet.
J'ai plus avancé ici, qu’en essayant d'organiser une réunion par téléphone.
Je rencontre Brent aujourd'hui, ce matin, chez lui, pour une entrevue. »
« Vraiment » ?
« Oui. »
« Sois prudent, Marc, je veux que tu rentres à la maison en toute sécurité. »
Pendant que je discutais avec ma femme, je remarquai que quelqu'un sur le parking de l'hôtel était en train de m’observer depuis son véhicule. « Chérie, je dois y aller, je t'aime, embrasse Laura pour moi. » J'avais prévu de téléphoner à la maison avant de prendre l’avion. « D’accord M. Dazet, on se reparle plus tard Honey Bunches of Oats. » Je souris, et en même temps, j'étais nerveux à cause de ce que j'avais vu dans le parking.
L’individu dans le véhicule avait un chapeau, et sa voiture était toujours en marche. Mon esprit se mit à dériver d'un coup. Puis je secouai la tête, comme pour chasser une vision indésirable et je retournai immédiatement à ma voiture, pour m’y sentir un peu plus en sécurité. Puis je vis alors la voiture, et le type, faire le plein d’un autre véhicule dont je n’avais jamais vu le modèle auparavant, et d’un coup ils disparurent.
J’ouvris la portière de la voiture, en sortis rapidement, et en me relevant, je me demandai ce que c'était que ça… Je me ressaisis, revins à l’intérieur du véhicule et retrouvai mon sang-froid. J’indiquai l'adresse pour le GPS : « 32 Hudson Street, Seabrook, New Hampshire ». Je remarquai que ce n'était pas très loin, environ 15 minutes en voiture, alors je démarrai.
Au fur et à mesure du trajet, les maisons paraissaient devenir plus grandes. Je pensais, « Il a dû s’acheter une nouvelle maison avec ce qu’il a gagné. Attends, il vient juste de gagner à la loterie il y a deux jours. Comment aurait-il pu acheter une nouvelle maison aussi vite ? »
Je passais rapidement aux conclusions aussi, ce qui était normal pour un journaliste. Cela fait partie du travail, toujours prévoir sur l'avenir, essayer de rassembler les pièces du puzzle. Parfois, mes instincts tombaient justes, et d'autres fois, j’étais un peu à côté de la plaque. Mon cerveau était en ébullition, élaborant divers scénarios. « Un garde du corps ? Une grosse dépense pour une nouvelle maison ? Comment a-t-il obtenu cet argent aussi rapidement ? Je vais devoir faire attention à la façon dont je pose mes questions. »
Je me rapprochais de sa maison, et j’étais vraiment surpris par les maisons de bord de mer dans le New Hampshire. C’est tellement différent de Virginia Beach, et en même temps c’est la même chose. J’arrivai auprès d’un portail qui comportait des codes sur le côté gauche. Je m’arrêtai un peu, et j'entendis une voix féminine. « Oui, puis-je vous aider ? »
« Je m'appelle Marc Dazet, je suis journaliste en Virginie. »
« Ah oui, Brent m'a parlé de vous hier ». Puis elle me dit : « Attendez une seconde, je vais vérifier avec mon mari, si vous êtes bien la personne avec qui il a parlé. »
Elle avait l'air de ne pas très bien savoir se servir de l’interphone. J'entendais des bips dans le fond. Puis finalement, j’entendis...la voix de Brent. « Oui, c'est lui, chérie. »

1 Chapitre 4
Le portail se déplaça alors lentement, je trouvais ça bien. J'avançai dans l’allée, et ce que je voyais semblait tout à fait ressembler à une maison que seul un gagnant à la Loterie peut se permettre d’acheter. J'étais réellement stupéfait. Je me disais « Ils ont raison. J'aurais fait la même chose si j'étais à leur place. » Mais je trouvais quand même qu’ils avaient fait bien vite pour trouver l’endroit, et organiser le déménagement. La route passait de façon circulaire devant la maison, un peu comme lorsqu’il y a un service de voiturier.
J’étais en face de la maison, et j'aperçus le garde du corps, que j'avais vu hier sur la jetée.
Il avait l’air d’être sur ses gardes, et d’observer chaque mouvement alors que ma voiture s'arrêtait face à la maison. Je pris mon bloc-notes avec moi, mon enregistreur, les coupures de journaux, et plein de stylos ... « Ah oui », et mon téléphone, juste au cas où je devrais appeler le 911.
Le garde du corps m'accueillit en disant: « Voici donc à nouveau le journaliste. »
« Oui », dis-je en lui demandant s’il avait passé une bonne journée. Il ne répondit pas, et se contenta de sourire en m’escortant en toute sécurité à l’intérieur.
J'étais heureux d'avoir pu entrer, et venir parler pour la première fois de ma vie un gagnant du Loto dans le New Hampshire. Au moment où nous arrivâmes à la porte d'entrée, deux belles portes supplémentaires s’ouvrirent sur leur maison. Je devinai qu’il s'agissait de portes fenêtres. Puis je me retrouvai dans le hall d'entrée, accueilli par deux personnes. L'une d’entre elle était
Brent, et une femme, que je supposai être son épouse. Il se dégageait d’eux de chaudes vibrations, aussi je les saluai. « Bonjour ».
« Bonjour », répondirent-ils à l’unisson. Il y avait un ton d'excitation dans leur voix, on aurait dit deux enfants, à les entendre. « Bienvenue chez nous. »
« J'aime beaucoup la disposition de votre maison. C’est élégant. Et on sent bien la touche marine », répondis-je.
Puis Brent fit une pause et en tendant la main droite en direction de sa femme il dit : « Voici mon épouse, Margret. » Elle me regarda : « Enchantée. » Je m’approchai pour lui serrer la main à mon tour, en disant que j’étais également ravi de la rencontrer.
Leur garde du corps se trouvait dans la même pièce, et il observait tout avec un regard d'aigle.
Je fis une pause, en me souvenant de la photo sur le journal. « Je ne l’avais pas vue sur la photo », pensai-je. Brent et sa femme m’invitèrent pour un bref tour du propriétaire.
Je les suivis, comme un toutou. Il y avait des cartons partout.
Brent ajouta, « Oui, nous avons des cartons ici, et il y en a toujours aussi à notre ancien domicile. Nous avons encore un long chemin à parcourir. » Margret me demanda si je voulais quelque chose à boire, café ou thé. J'optai pour une tasse de café, l’une des boissons préférées d’un journaliste le matin.
Brent se tourna vers moi et dit, « Allons discuter dans mon bureau. Et veuillez excusez les cartons. » Nous pénétrâmes dans un bureau qui faisait la taille de mon appartement de
Virginia Beach. Et il m'offrit un siège. Le garde du corps apparut d’un coup, pour garder un œil sur moi. Cela ne faisait aucun doute. Je regardai du coin de l’œil, pour m’assurer que j'étais en sécurité. Et je me disais, « Qui sait, s’il a des armes sur lui ou pas. » Brent dit au garde du corps que tout allait bien, et qu'il pouvait partir.
Brent referma la porte du bureau afin de rendre l'entrevue plus privée. Je me disais qu’il devait avoir quelque chose de confidentiel à dire. Je sortis mon matériel, mon dictaphone, et je demandai : « Cela ne vous dérange pas si j’enregistre ? », il répondit « Non, bien sûr, allez-y. » J'avais aussi sorti mon stylo et mon bloc-notes, alors je commençai l'entretien.
« Merci de m'avoir accordé cet entretien, et félicitations pour votre gain. »
« Oui, Merci. Je suis toujours sous le choc, en fait, d'avoir gagné. Pour être honnête, c'est tout nouveau pour moi. Mais j'adore. Ma vie a déjà beaucoup changé. Et ce n’est que le début. De nouvelles personnes, que je n'avais jamais rencontrées, m'ont approché. Tous les appels téléphoniques que j’ai reçus… je reste sans voix ... cela devenait ingérable, par contre. Nous sommes une petite ville ici, donc les nouvelles vont vite. »
J'enchaînai et demandai : « Vous avez gagné il y a deux jours, et vous habitez déjà une nouvelle maison. Ça a été rapide. »
« En fait, le journal a attendu avant de raconter mon histoire, pour des raisons de sécurité me concernant. Nous avons remporté la cagnotte il y a déjà plusieurs semaines, mais ils ont imprimé la photo il y a deux jours seulement. »
« Je vois. C’est correct de leur part, d'avoir fait cela pour vous et votre vie privée, » répondis-je.
Brent demanda ensuite : « Vous êtes venu en avion depuis la Virginie pour couvrir un sujet d'actualité.
N'y a-t-il pas beaucoup de gens, qui gagnent à la Loterie en Virginie et partout ? Pourquoi moi ? »
« C’est une longue histoire Brent, comment je suis venu jusqu’ici aujourd’hui. La version courte, c’est que je choisis un journal d’une autre région que la Virginie, au hasard, tous les jeudis, et il se trouve que j’ai choisi le Laconia Daily Sun dans le New Hampshire. Et que vous figuriez en première page comme étant celui qui a remporté le gros lot.
Ce qui a attiré mon attention, c'est que vous avez dit que vous prévoyez d'employer cet argent pour donner aux générations futures de votre famille la possibilité d'avoir une vie confortable. Et c'est pour cela que j'ai fait tout ce chemin en avion depuis la Virginie. Pour vous demander pourquoi vous faites cela. »
Il répondit : « Oh, je vois. » Je vérifiai que mon dictaphone était bien sous tension, et j'attendis simplement la réponse. « Avez-vous entendu parler du Free State Project, dans le New Hampshire ? »
« Non, je n'en ai jamais entendu parler. »
« Eh bien, cela a commencé le 1er septembre 2001. Le but du projet était d'amener 20 000 personnes à se déplacer vers un état à faible densité de population. Vous devez signer une déclaration qui stipule que vous envisagez de venir vous installer par ici. Le but du projet est de mettre en place, de la manière la plus pratique, des communautés en faveur de la protection de la vie, de la liberté et de la propriété.
J'étais stupéfait d'entendre cela. Il poursuivit. « Ici, nous voulions aider les autres à étendre les droits individuels, et à élargir les marchés libres… Je viens d’ici, je suis originaire de Seabrook. Je suis né ici. Mon père et mon grand-père aussi. Et quand cela a eu lieu en 2001, le Free State Project, je me suis dit que c’était ce que je voulais pour les familles à venir de notre lignée. »
Juste à ce moment-là, Brent me demanda de bien vouloir éteindre le dictaphone. Je n’en avais pas envie, mais je respectai sa demande. Je répondis « Bien sûr », et je l’éteignis.
« Ce que je suis sur le point de dire n'a pas besoin d'apparaitre dans le journal. » Il continua :
« Avant, je travaillais chez Lowe's. J'ai beaucoup appris là-bas, en voyant ce que les clients achetaient. Et j’ai beaucoup reçu aussi, lorsqu’on me donnait des conseils. Il y avait un client qui parlait à chaque fois du satellite qu'il avait acheté. Et il me disait que cela coûtait très cher. J'ai noté le modèle, et je me suis dit qu’un jour j’en achèterais un pour mettre chez moi. Et ça a pu se faire, de manière inattendue. En remportant la Loterie, c'est la première chose que j'ai achetée. C'est le modèle KVH 01-0369-07 TracVision TV. Il prend en charge plusieurs récepteurs.
« Quelqu'un est venu me l’installer. Ma femme croyait que j'étais devenu fou ... Il y a une télécommande avec laquelle on peut pointer dans n'importe quelle direction, elle récupère toutes les chaînes. Un soir, j'ai pointé les coordonnées du satellite selon les instructions que mon oncle m'avait données… ». Sa voix est devenue grave au fur et à mesure qu’il expliquait, et le ton avec lequel il expliquait ce qu’il s’était passé, semblait effrayant. « Cette chaîne affichait une balise de navigation océanique de couleur rouge et verte. Puis la caméra est allée sous l'océan. Sur le côté gauche, il était inscrit Galaxie du Triangle. Et j'ai vu des appareils, sous la mer, que je n'avais jamais vus de ma vie avant. »
Son visage est devenu pâle, et le mien aussi. Puis le canal s'est éteint...et je me suis figé à nouveau. Je pensais « Qui est votre oncle ? »
Je compris que c'était le moment pour moi de quitter les lieux. Je lui dis : « Merci de m'avoir parlé du projet Free State. » Et j’ajoutai : « Ce que vous m’avez dit ensuite ne quittera pas cette pièce. »
Soudain, j'entendis cogner à la porte. C'était le garde du corps.
« Est-ce que tout va bien, monsieur Brooks ? » Brent hocha la tête, et lui demanda de laisser maintenant la porte ouverte.
Je me levai et m’approchai pour lui serrer la main. Je me dirigeai lentement vers la porte puis d’un coup, en me retournant, je lui dis :
« Mr. Brooks, pourrais-je avoir votre numéro de téléphone, juste au cas où j'aurais plus de questions à vous poser ? »
« Bien sûr, c'est 603-236-7876. »
Je l’écrivis sur mon bloc-notes et lui dis : « Merci de m'avoir permis de parler avec vous, monsieur. Cela a été pour le moins intriguant. »
Il hocha la tête … J'ajoutai : « Je pense que je devrais rentrer en Virginie. »
Alors que je repartais en direction du hall, j'aperçus le garde du corps du coin de l’œil, et je vis quelque chose d’extraordinaire. Son fils, que j’avais aperçu sur le ponton de pêche, avait un double. C’était bien ce que j’avais vu. Je dus me frotter les deux yeux pour vérifier si j'avais la vue nette. Je regardai encore une fois, et c'était bien cela. Il y avait des jumeaux, deux garçons, qui ne m’avaient pas vu, mais je les repérai au moment où j’étais sur le point de partir.
Margret me salua : « Merci d'être venu ici pour interviewer mon mari. »
« C'était très agréable », et je leur souhaitai beaucoup de bonheur. Je lui serrai la main, puis passai la double porte. Alors que je m'avançais vers la voiture, le garde du corps me lança un regard perçant en me faisant signe. Je fis signe à mon tour, je grimpai dans la voiture et me dirigeai vers la sortie ... Le portail s’ouvrit à nouveau lentement, et je mis en route pour retourner au Holiday Inn Express.
Je n'arrêtais pas de penser : « Quel voyage...trois jours, qui m’ont semblé durer une semaine. »
Il était environ 15 h 30 quand je me suis dit que j’allais devoir faire mes bagages et partir directement pour l'aéroport. Il m’était arrivé des choses bizarres sur le parking de l’hôtel, avec ces gens qui m’avaient observé. Je ne voulais pas risquer de perdre mon matériel.

1 Chapitre 5
J’étais dans l'avion en direction de Hampton Roads, Virginie. Je venais de quitter le New Hampshire. Le vol sembla durer seulement quelques secondes, et j’étais de retour chez moi, entre l'aéroport et Virginia Beach. J'appelai Sundara, pour lui dire que j'étais en route pour la maison. J’étais sur l'autoroute en direction de la plage.
Elle demanda : « Ça s’est bien passé pour toi pendant le voyage ? »
Je répondis, prudemment, et avec une voix assurée, « Oui... j'ai beaucoup de choses à te raconter, chérie. »
Quand je sentis enfin les odeurs de l’océan, je sus que je n'étais pas loin de chez moi. Je me garai sur le parking de la copropriété. Je pris mon matériel, et me dirigeai vers mon appartement. Ma femme était là, elle m’attendait. Lorsque je saisis la poignée de la porte, elle s'ouvrit instantanément sur une étreinte de la part de Sundara. Cela avait été l'une des premières raisons, d’ailleurs, pour lesquelles je l'avais épousée.
Je vis alors ma fille Laura s'élancer vers moi, et s'agripper à ma jambe, pour me serrer ensuite contre elle. Je les embrassai toutes les deux, et leur dis combien elles m'avaient manqué.
Je remis à ma fille un tee-shirt et un bonbon au sel de mer du New Hampshire. Elle était heureuse. Je décidai de m'asseoir quelques instants, un peu épuisé par le voyage dont j’avais rêvé. Tout d'un coup le téléphone sonna, et je réalisai qu’il était autour de 20 h30. C’était ma rédactrice en chef, qui m’appelait du journal.
« Vous êtes revenu dans les temps » dit Amelia.
« Oui Amelia. Nous nous reparlerons bientôt par téléphone, quand mes vacances seront terminées. Je m’assurerai d'envoyer le reportage. »
« D’accord, envoyez-moi un SMS, ou appelez-moi si vous avez besoin de moi. On se voit dans quelques jours. »
« D'accord ». Et je raccrochai mon smartphone.
Je pensais « Je suis heureux d'être à la maison, simplement. » Sundara avait préparé un excellent repas, avec des brocolis, un pain de viande et de la purée de pommes de terre, avec un peu de thé Zum-Zea. Ce fut un excellent dîner... puis la nuit tomba rapidement.
Je réussis à me reposer, parce que nous allions nous rendre sur l’île de Chinconteague, qui se trouve en Virginie, pour y passer nos vacances en famille. Nous allions y passer quelques jours pour nous détendre, faire du cheval sur la plage et ne rien faire d'autre. L'île n'est pas trop éloignée de l’endroit où nous nous trouvons. Je tombai sur une émission télévisée qui parlait de l'île sur la
chaîne Go Flavor Go TV, au moment où ma femme et moi faisions nos sacs. La porte de notre chambre était fermée, aussi je lui demandai à voix basse, « Tu as déjà entendu parler de la Galaxie du Triangle ? »
Elle se figea, laissa tomber la tasse de thé par terre, et me dit, d’une voix étonnamment basse :
« Où as-tu entendu ces mots-là ? »
C'est une longue histoire, chérie. » Je décidai d'arrêter de parler, parce que ma femme semblait nerveuse après que j'ai eu mentionné la Galaxie du Triangle. J'essayai de changer rapidement de sujet, et de parler de nos vacances, mais il était trop tard. Son esprit s'était focalisé sur ces deux mots que j'avais prononcés.
« Marc. »
« Oui, » répondis-je.
Elle demanda à nouveau, tel un détective : « Où as-tu entendu parler de cela ? »
« Écoute, chérie, partons en vacances. Je te promets de t’en dire plus pendant notre voyage. » « Ok Marc, c'est d'accord pour le moment, mais il va falloir que tu me le dises bientôt, chéri, d'accord ? »
Je répondis en levant les deux pouces.
Nous nous reposâmes, mais ma femme n'arrivait pas à dormir. Et le matin arriva sans même que nous nous en rendîmes compte. Tout le monde semblait heureux à propos de nos vacances. Ma fille était heureuse de s'en aller. Elle saisit sa valise, nous nous dirigeâmes vers la Jeep et plaçâmes nos affaires sur la galerie de toit. J'embrassai ma femme, nous étions prêts à partir. Nous avions besoin de ce voyage. J'allais pouvoir me détendre, sans trop travailler. Cette fois, j'étais avec ma famille . . . Sur l’île de Chincoteague, on peut faire du vélo, du bateau, on peut aller à la pêche, et il y a aussi un gros marché de producteurs. Pour ma fille il y a des arcades et des putts de golf. C'était l'une des nombreuses raisons pour lesquelles nous voulions venir ici en vacances.
Il y a aussi quelque chose que peu de gens savent. Il y a un centre de vols là-bas. Le Wallops Flight Centre de la NASA, d’où sont lancés les projets spatiaux, se situe sur la Côte est de la Virginie. J'espérais pouvoir assister à un événement pendant nos vacances. Je savais que nous étions ici pour le repos et la détente.
Ma femme avait toujours le regard dans le vide suite à notre conversation d’hier soir. Elle était présente physiquement, mais pas mentalement. Elle ne cessait de me regarder. Puis elle se détournait, et je me contentais de sourire et de mettre de la musique pour essayer de créer une bonne ambiance. Laura, à l’arrière, était si heureuse de ce voyage, qu’elle dansait assise dans la voiture, au fur et à mesure que nous approchions de l'hôtel où nous allions séjourner. Je n'allumai le chauffage à aucun moment. Il faisait suffisamment chaud à l'intérieur de la voiture pour nous trois... Je me disais que j'aimais profondément ma femme.
Un voyage en voiture de 16 km, avec le plein de carburant fait, et de merveilleux paysages. Nous nous enregistrâmes à notre arrivée, puis nous allâmes directement à la plage. Regarder et sentir l'océan…une septième merveille. Mes pensées dérivèrent à nouveau vers le New Hampshire, M. Brooks, et ce qu'il avait vu sur la chaîne du satellite. Et je sus, à ce moment-là, que ma vie était sur le point de changer. Lorsque l’on est journaliste, on écrit et on signale de nombreuses histoires, à la fois bonnes et mauvaises, intrigantes. Mais celle-ci était différente.

1 Chapitre 6
Il s'agissait de secrets sur ma propre famille, que j’avais conservés cachés, et d’événements à cause desquels toutes sortes de forces pouvaient s’exercer, si je n’en parlais pas aux bonnes personnes. Votre vie est sur le point de changer, M. Marc Dazet.
Elles avaient tellement d'énergie ces deux-là, ma femme et ma fille. Nous fîmes du cheval sur la plage. J'avais oublié à quel point ces animaux pouvaient être rapides, la puissance qu’ils ont en eux, et leur humilité. Nous aimons tous les trois les chevaux. Je les aurais bien ramenés avec nous à Virginia Beach.
Entre deux balades sur l'île, je réussis à taper une partie du reportage. Alors que j'écrivais au sujet de Brent Brooks, Seabrook, New Hampshire, je remarquai que j’étais resté stupéfait face à la dernière déclaration qu'il avait faite au sujet des balises de navigation océaniques. Je regardais par la fenêtre de notre chambre d’hôtel, qui donnait sur l’océan, et mes pensées se mirent à dériver…« Qu'est-ce qui se passe, là ? »
Je me souviens d'avoir pensé à l’un des reporters au journal, qui avait écrit un article au sujet de l’avenir de l'océan, une nouvelle source d'énergie pour la terre. Je me souviens de l'en-tête « Turbine à énergie marine ». Il avait ensuite expliqué que cela aiderait à apporter de l'énergie aux villes. Et comment d'autres travaillaient à protéger l'océan et la turbine, de dégâts prévus par les ouragans. « L’énergie bleue ». Marc regardait les vagues en se disant, « Il se passe beaucoup de choses sous l'eau. »
Marc sortit de son rêve éveillé, et se reconcentra sur l’histoire qu’il était sur le point d'écrire.
Je décidai d'appeler M. Brooks. Sur mon bloc-notes, je notai quelques questions qu’il me paraissait important de lui poser. Puis, une fois que je me sentis prêt, je composai le numéro. Le téléphone sonna plusieurs fois, et une voix masculine plus jeune se fit entendre. « Bonjour, qui est à l’appareil ? » On aurait cru entendre la voix de Brent, plus jeune, au téléphone.
« Bonjour, oui, je suis Marc Dazet, du Virginia Pilot. Comment allez-vous ? Puis-je parler avec votre père ? »
« Un instant, je vais le chercher. » Il y eut une pause, puis Brent décrocha un autre appareil depuis une autre pièce, et il remercia son fils, « Bonjour Marc, c’est bien vous ? »
Je répondis en entendant la voix plus âgée de Brent au bout du fil. « Bonjour, comment allez-vous ? Je voulais vous poser quelques questions supplémentaires, si vous le permettez, au sujet de la première partie de l'entretien que nous avons eu ? »
Brent comprit tout de suite, lorsque je prononçai « la première partie » de l'entrevue. Je poursuivis : « Vous avez mentionné quelques motifs de léguer des parts de la Loterie aux générations futures. Si je comprends bien, cela est lié au Free State Project. Était-ce l'une des principales raisons ? »
Et je m’arrêtai pour prendre le temps d'écouter ce qu'il allait dire à travers le téléphone. Et il répondit : « Oui, et avec ce que j'ai vu sur mon téléviseur, j'ai décidé à ce moment-là, que je ferais mieux de m’occuper de ma famille aujourd’hui et à l’avenir. J’ai deux jumeaux auxquels je dois penser. »
Je dis à Brent que je les avais vus chez eux, lorsque je m’y étais rendu lors de ma précédente visite.
Brent continua : « Oui, ils s'appellent Jarid et Jarvis, ils ont seulement quinze ans. J'ai pensé qu'à l'avenir, ils auront besoin de toute l'aide que je pourrai leur apporter, grâce aux fonds que je leur transmettrai, ainsi qu’aux trois générations qui viendront après. Cela pourrait aider à faire en sorte que le nom de notre famille reste enraciné, et quelque peu préparé. » J'étais assis dans la chambre d'hôtel, et je réfléchissais. Brent devait savoir quelque chose au sujet de l'avenir, que la plupart d’entre nous ne savions pas. Mon stylo écrivait « Il en sait davantage que quiconque. » Je n'arrêtais pas de réfléchir pendant qu’il écrivait.
D'autres propos arrivèrent jusqu’à mes oreilles depuis le New Hampshire. « Je sais que je donne quelque chose que je peux utiliser maintenant. J'ai pensé à récupérer le montant forfaitaire du gain de la Loterie, et à mettre en place des comptes bancaires secrets, qui ne seraient libérés qu’au bout d’un certain nombre d'années. C'est mon oncle qui m'avait conseillé de faire comme cela. Nous avons beaucoup d’argent à disposition pour notre famille, maintenant. J’ai divisé les fonds de cinq manières. »
Soudain, j'entendis un son électronique à la porte de l'hôtel, le mouvement de la porte, et je reconnus tout de suite le rire. Avec le mouvement que beaucoup ne voient pas au moment où ils passent la porte de la chambre d'hôtel. Je coupai court à ma conversation avec M. Brooks, pour ne pas trop avoir à révéler, à ma propre famille, le sujet de l’histoire que j'étais sur le point de coucher sur le papier.
Je dis : « D'accord, Monsieur Brooks, il faut que nous nous reparlions bientôt. »
Il répondit « Oui Marc, c'est vrai. Mes salutations à votre famille ». Et je lui souhaitai la pareille.
Ma femme se figea un instant, alors qu’elle ouvrait la porte, me regardant avec un air interrogateur. « Tout va bien ? »
« Oui, tout va bien, chérie. » Je pris mon bloc-notes, et passai en revue rapidement mes notes pour vérifier ce que j'avais écrit, et m'assurer que toutes les corrections, ainsi que les faits étaient corrects. Je me disais, « Il ne faut pas que j’oublie que je suis en vacances ». Je pensais à plein de choses à la fois. Et Sundara le sut instantanément.
Il était temps de dîner, aussi nous décidâmes d'essayer un restaurant de fruits de mer local nommé Captain Zack’s Seafood. Laura vint dans la chambre pour nous montrer sa collection de coquillages.
Je remarquai que Laura s'était fait une petite coupure sur la main, avec les coquillages qu’elle avait ramassés. Je le lui fis remarquer. Et en moins d’une seconde, la coupure avait disparu. Je regardai en l'air, le regard vide. Alors que nous étions en train de nous préparer, je regardai par hasard mon téléphone, qui se trouvait sur le bureau dans la chambre, et j'entendis un bip. C'était un message entrant. J’allai vers le bureau pour voir qui c'était. Le message disait : « Comment l'histoire se présente-t-elle ? De la part de vous savez qui, Amelia. » Je répondis par message écrit interposé, « Ça se passe bien, je serai prêt à rendre l’histoire demain. Je l'enverrai par e-mail. »
Je regardai ma messagerie pour vérifier si j’avais reçu d'autres messages. Cinq minutes s’écoulèrent pendant lesquelles il n’y eut rien d’autre, aussi je replaçai le téléphone sur le bureau.
Alors que je m’apprêtais à sortir, j'entendis à nouveau un autre bip, alors je fis un retour en diagonale vers le téléphone. Et là, je lus...« Il y avait un homme ici qui vous cherchait, Marc. »
D’abord, le premier mot qui me vint à l'esprit ce fut « Pourquoi ? »
Au lieu de cela, je répondis, « Ah bon ? » Le message suivant était « Il n’était pas bavard.
On aurait dit, à certains moments, quand je lui parlais, que je ne savais plus qui j’étais. Cela m'a paru bizarre. » Amelia continua : « Il a laissé une carte de visite pour vous. »
En relisant encore une fois les messages, je me demandai aussi où j'avais rangé mon fichier « Qui, quoi et quand. » Je répondis « Merci pour votre message. Il se passe beaucoup de choses, Amelia… Je vous rendrai l'histoire demain matin. Au revoir. » Puis je remarquai les deux dernières lettres « AM ». (Avant midi)
Nous passâmes un très bon moment au restaurant. J’avais remarqué que dans les restaurants où l’on mange des fruits de mer, le protocole disparaît. C'est génial de voir les autres redevenir eux-mêmes lorsqu’il y a des fruits de mer, notamment ceux qui aiment les pattes de crabe des neiges, ou les pattes de crabe royal. Même les pattes de crabe d'Alaska. Nous passâmes vraiment un bon moment. Ma femme et ma fille se rangent dans la catégorie des débutants. Quand il s'agit de fruits de mer, je suis toujours le maître. Pour partager mes connaissances sur la façon de manger toute une variété de nourriture qui nous vient aujourd’hui de la mer. Ma femme et ma fille me regardaient comme si j'étais dingue, à expliquer ce qu'est une écrevisse, et la façon dont on les mange. C'est stressant, et amusant en même temps. Nous aimions tous les trois ce que l'océan a à nous offrir.
Nous retournâmes à l'hôtel, et le sommeil me tomba dessus tout à coup. Ma femme et ma fille, ces deux-là, étaient encore debout, ricanant après avoir passé une bonne soirée et parlé de la variété des fruits de mer du Captain Zack.
Je me réveillai vers huit heures et je décidai de rédiger l’article…
J'écrivis d’abord le titre : « Le New Hampshire fait avancer les choses »
Il me fallut environ deux heures. Je vérifiai mon orthographe, et le remis à ma femme pour qu’elle le relise. Elle l'examina attentivement, et dit en me regardant avec étonnement : « Ah bon, il va faire ça ? »
« Oui, il a décidé de le faire pour sa famille. »
Elle secoua la tête, et me serra immédiatement contre elle. Elle dit : « C'est pour cette raison que j'aime la race humaine, et que je suis venue ici. » Je regardai en arrière en secouant la tête, pour comprendre ce qu'elle venait de dire. Elle poursuivit, en disant qu’elle aurait aimé que la Virginie ait un Free State Project.
« Peut-être un jour, » dis-je. « Cela nous donne de l’espoir. »
J'envoyai un e-mail à Amelia, et cliquai sur le bouton « Envoi » de l’ordinateur portable. J'étais content que ce soit fait. J'aimerais pouvoir écrire davantage de choses sur l'État du nord-est.
Ma femme et ma fille voulaient marcher sur la plage juste avant le coucher du soleil, pour prendre l'air frais de l’océan, comme nous le faisons souvent quand nous sommes près de la mer.
Sundara dit qu'elle était fière de moi car j’avais écrit une belle histoire. Je pensais à Laura, et à l'avenir. Nous retournâmes dans la chambre, puis nous commençâmes à faire nos bagages, et à nous préparer pour retourner à Virginia Beach le lendemain matin.
Je pliais mes vêtements pour ma valise. Sundara s’approcha de moi, chuchotant à voix basse dans son dialecte natif. « Marc, j'ai quelque chose à te dire, qui est en moi, parce que tu es mon mari. » Elle ajouta : « La Galaxie du Triangle a été notre ennemi pendant de nombreuses caducies ».
Marc savait que ce mot signifiait « années ».
Ceux qui viennent de là-bas sont intelligents, et possèdent d’habiles pouvoirs télépathiques. Ils peuvent recevoir mentalement les émotions d'autres esprits, les contrer et les restreindre, comprendre toutes les langues, et permettre aux autres esprits de se parler et de se montrer ce qu'ils pensent. Pendant tout le temps qu’elle parlait, j’avais le regard dans le vague, je pensais à tout à la fois en même temps et mes pensées s'embrumaient sans cesse. Puis elle cessa de parler, et elle sortit de la chambre d’hôtel, comme pour reprendre son souffle après avoir dit quelque chose que personne ne savait.
J’étais seul dans la chambre…et je ne pouvais m’empêcher de penser aux cartes que l’on avait remises à Amelia.
Elles venaient peut-être de ces gens-là. Ou bien, quand j'avais été suivi, dans le New Hampshire, cela ressemblait à la même chose. Seul le temps permettrait de dire la vérité.

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